Greenpeace contre Cargill pour protester contre la déforestation sauvage

Greenpeace contre Cargill pour protester contre la déforestation sauvage

22 May 2006

published by www.actualites-news-environnement.com


France — Greenpeace mène actuellement et simultanément en Grande-Bretagne et en France deux actions d’envergure contre Cargill, le géant américain de l’industrie agro-alimentaire. Les militants de l’association bloquent deux de ses principaux terminaux de transport de soja pour protester contre la déforestation sauvage que pratique la multinationale en Amazonie.

Selon Greenpeace, il s’agit de « destruction de l’Amazonie pour des poulets voraces. » Depuis ce matin sept heures, les militants de Greenpeace occupent deux sites de Sun Valley, filiale de Cargill, le géant américain des matières premières agroalimentaires : une usine à Saint-Cyr-en-Val en France, et le siège social de Sun Valley Europe, basé à Dobham en Grande-Bretagne. Une quarantaine d’activistes ont déployé des banderoles avec les messages « Cargill détruit l’Amazonie ». A Dobham, 3,5 tonnes soja ont été déversées pour bloquer l’entrée, et en France, une armature métallique soutient trois grimpeurs et leurs banderoles. Greenpeace dénonce aujourd’hui l’active participation de Cargill à la destruction de la forêt tropicale amazonienne où l’entreprise américaine commercialise du soja destiné à nourrir des animaux d’élevage en Europe.

Vendredi dernier, en plein coeur de l’Amazonie dans le port de Santarem, « illégalement construit par Cargill », les activistes de Greenpeace avaient déjà bloqué pendant dix heures ce terminal de transport permettant l’exportation du soja vers l’Europe. Thomas Henningsen, le coordinateur de la campagne Amazonie de Greenpeace déclare que « Cargill est en train de détruire l’écosystème le plus riche et le plus essentiel de notre planète pour cultiver le soja qui nourrit le bétail des élevages européennes. Il est urgent que Cargill cesse de détruire l’Amazonie et rompe tous ses liens avec l’esclavage et les abus des droits de l’homme liés à cette culture ».

Les récentes investigations de Greenpeace ont permis de découvrir l’étendue des crimes de Cargill où de multiples opérations illégales sont conduites en Amazonie (développement d’infrastructures illégales, pratiques esclavagistes, saisies illégales de territoires, déforestation massive, etc.). Plusieurs des plus grandes entreprises de volailles d’Europe dont Sun Valley qui fournit les plus grands supermarchés et fast-food d’Europe commercialisent ce soja dont les surfaces cultivées en pleine extension contribuent directement à la destruction de l’Amazonie. Alors que 1,2 million d’ hectares de forêt tropicale ont déjà été détruits, les coupes de forêts par incendie mettent également en danger le climat de la planète et détruisent l’habitat des populations autochtones, des animaux et des plantes de cette forêt dont la richesse biologique est la plus importante du monde.

Greenpeace demande à Cargill et à l’industrie agroalimentaire européenne de contrôler que le soja et l’alimentation animale qu’ils achètent et utilisent ne contribue pas à la destruction de l’Amazonie et qu’aucun de leurs produits à base de soja ne soit génétiquement modifié. Lors d’une entrevue avec Greenpeace ce mois-ci, Cargill a refusé de faire cesser ses activités en Amazonie. « L’Amazonie ne doit plus être l’Eldorado pour l’industrie du soja. Cargill et les firmes agro-alimentaires doivent au contraire s’engager à protéger cet espace unique et indispensable de biodiversité sur terre », conclut Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France.

Hier, à la veille de la journée mondiale de la biodiversité, « Depuis quelques mois, Cargill n’hésite plus à travailler avec des cultivateurs de soja qui ont des pratiques proches de l’esclavages et qui menacent les personnes des communautés locales qui ne souhaitent pas quitter leurs terres pour une vie de misère dans les bidonvilles de Santarem, déclarait Ludovic Frère en charge de la campagne Amazonie à Greenpeace France. « A la veille de la journée mondiale pour la biodiversité, les pratiques d’une entreprise comme Cargill doivent être dénoncées et rendues publiques. La marche pacifiste organisée aujourd’hui avec les populations locales symbolise parfaitement cette situation. »

Selon Greenpeace, « Ces communautés locales sont aujourd’hui frappées de plein fouet par cette destruction qui engendre violence et pression des cultivateurs de soja. Les communautés doivent parfois quitter leurs terres après avoir vu brûlées leurs maisons et être menacés physiquement par des bandes armées. » « Les communautés demandent aujourd’hui la paix et un retour à une agriculture plus familiale comme ils le faisaient depuis des décennies dans la région» ajoute Ludovic Frère en chargé de la campagne Amazonie à Greenpeace France.

« Cargill doit se rendre à la raison et délaisser ses activités destructrices en Amazonie avec son cortège de violence et d’abus des Droits de l’Homme. En Amazonie et en Europe, la société civile ne laissera pas une seule entreprise détruire ainsi en toute impunité des écosystèmes et des cultures ancestrales. »
Selon Greenpeace, Cargill, Archer Daniels Midland (ADM) et Bunge, contrôlent 60 % de la production de soja brésilienne et plus des trois quarts de l’industrie du « crushing » (huile et granulés) de soja qui fournit le marché des aliments pour animaux à base de soja. Cargill est un des principaux protagonistes du soja génétiquement modifié qu’il cultive dans des régions de l’Amazonie où les populations se sont pourtant opposées aux cultures OGM sur leurs terres. Le 14 mai dernier, le premier navire en provenance du port de Paranagua, auparavant dépourvu d’ OGM, a débarqué à Brest chargé de soja transgénique. Ce navire avait été affrété par Cargill.


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