Près de 33 MDH pour le développement forestier dans la province de Chefchaouen 2006
Près de 33 MDH pour le développement forestier dans la province de Chefchaouen 2006
13 April 2006
published by www.lematin.ma
Chefchaouen, Maroc — Pour assurer l’équipement du domaine forestier de la province de Chefchaouen, son développement et à sa protection contre les incendies, une convention de partenariat a été signée entre le Haut commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la désertification, d’une part et le Conseil provincial de Chefchaouen, le groupement des communes rurales Attaâawoun et 23 communes rurales de la province, d’autre part.
Cette convention ambitionne, selon un communiqué dudit département, de créer les conditions favorables au bon déroulement et à la réussite de toutes les interventions visant le développement et la protection des forêts de la province.
Cette convention vise aussi à protéger la forêt contre les incendies par l’adoption de mesures adéquates en matière de surveillance, de système d’alerte et d’intervention rapide en cas de déclenchement d’un incendie. « L’équipement des unités d’intervention en moyens matériels de lutte contre les incendies et l’aménagement d’infrastructures de base pour faciliter l’accès et les interventions sont ainsi autant de mesures préconisées par cette convention», explique-t-on, en ajoutant que celle-ci prévoit également le recrutement de guetteurs d’incendie.
Par ailleurs, «le principal apport de cette convention d’une durée de trois années renouvelables réside, estime-t-on, dans la mobilisation efficace de 20 % des recettes forestières des communes rurales signataires de la convention pour financer le développement de l’économie forestière, conformément aux dispositions du Dahir du 20 septembre 1976 et de la Charte communale». Ainsi, ces recettes forestières seront versées dans un seul compte du groupement des communes rurales pour leur utilisation à cet objectif.
La convention assurerait également la mobilisation des engins de terrassement dont dispose ce groupement dans des opérations d’ouverture et d’entretien des pistes d’accès et de création de tranchées pare-feu au cours des interventions de lutte contre les incendies de forêts.
Il est à noter que cette convention entre dans le cadre du programme décennal (2005-2014) de développement forestier dans la province. Pour l’exercice 2006, la participation financière du Haut commissariat aux Eaux et Forêts est de 31,46 MDH, alors que les 23 communes rurales signataires de la convention contribueront, avec un montant de 1,2 million de DH au titre de la même année, au financement des opérations d’ouverture et à l’entretien des pistes forestières, d’acquisition des moyens matériels de lutte contre les incendies de forêts et de reboisement des zones incendiées.
Il est à rappeler que ce programme décennal de développement forestier dans la région a retenu cinq sites comme zone d’intervention, dont le massif forestier d’Izaren, situé au nord-est de la ville d’Ouezzane, qui sera reconstitué.
Ce projet, qui nécessitera une enveloppe budgétaire d’environ 99 millions de DH, porte ainsi sur la réalisation de travaux de régénération et de reboisement et la mise en place d’infrastructures et d’équipements pour la prévention et la lutte contre les incendies de forêts (construction de poste vigie, entretien de pistes, ouverture des tranchées pare-feu, construction et entretien de réservoirs d’eau, et achat de citernes). Basée sur une étude approfondie, cette reconstitution tire les leçons, selon le département des Eaux et forêts, des catastrophes précédentes.
En effet, la forêt d’Izaren a été frappée à plusieurs reprises, durant les 25 dernières années, par des incendies importants, occasionnant la perte de 2.300 ha en 1982, 800 ha en 1993, 2.500 ha en 1994 et 3.800 ha en 2004.
« L’insuffisance d’infrastructure de lutte contre les incendies, le manque de traitements sylvicoles des reboisements effectués sur de grandes étendues et la prédominance des plantations résineuses à hauteur de 90 % couplée à la résistance de la population à ces plantations, sont autant de facteurs qui accentuent la fragilité du massif d’Izaren face aux feux de forêts», précise-t-on.
Ces feux constituent, en tout cas, pour la province de Chefchaouen, conclut-on, l’un des principaux facteurs de la dégradation et de destruction des forêts.
A titre indicatif, la moyenne annuelle des superficies incendiées, durant les 20 dernières années, s’élève à 505 ha.
