L’Algérie profonde

L’Algérie profonde

27 June 2006

published by www.liberte-algerie.com


La faune et la flore menacées à Hassi El Gara

El Goléa, l´Algérie  — Plus de 50 hectares du périmètre ont été ravagés par les flammes et une dizaine d’espèces d’oiseaux décimée. Les causes du sinistre restent à déterminer par les services compétents.

En quelques semaines seulement, l’espace végétal entourant le lac de la commune de Hassi El Gara, relevant de la wilaya de Ghardaïa, a fait l’objet de deux feux de forêt qui ont failli ravager l’ensemble de ce milieu humide censé être protégé.

En effet, la semaine passée, les agents de la Protection civile, aidés par deux unités relevant de la base de l’aviation militaire d’El Goléa et les services de la commune, ont réussi, après plusieurs heures, à circonscrire ce deuxièmefeu.

Ce milieu humide d’une superficie d’environ 2 800 hectares était composé essentiellement d’arbustes appelés localement “echaâl” et de pas moins de 22 espèces (environ 8 000 oiseaux recensés et 3 060 nids), dont une bonne partie est migratoire. Selon l’estimation des militants écologistes de la région, plus de 50 hectares du périmètre ont été ravagés par les flammes et une dizaine d’espèces d’oiseaux décimée. Les causes du sinistre restent à déterminer par les services compétents. Par ailleurs, l’écosystème local est désormais déséquilibré. 

De ce fait, le sinistre n’a pas laissé indifférents les animateurs de l’Association locale pour laprotection de l’environnement qui a pointé un doigt accusateur en direction des autorités locales, de la Direction de l’environnement et de celle de la Conservation des forêts quant à leur responsabilité dans ce genre de catastrophes. À ce rythme, disent-ils, “il faut s’attendre à une catastrophe qui achèvera ce qui reste de la faune et de la flore”. Le président de l’Association pour la protection de l’environnement n’a pas manqué de critiquer l’attitude des services de la wilaya de Ghardaïa quant à l’obligation légale d’associer l’ensemble des parties concernées par l’environnement et la politique de la ville en général, telles que la Direction des forêts, la Direction de l’hydraulique et le mouvement associatif, dans toute décision qui porterait sur la gestion des zones humides ou autres vestiges protégés. Ils souhaitent que le wali de Ghardaïa désigne une commission à l’effet d’enquêter sur les causes exactes du sinistre et d’en déterminer les responsabilités. Beaucoup d’entre eux soupçonnent la mafia locale dufoncier.

Ainsi, ils ne comptent pas baisser les bras puisqu’ils envisagent la saisine des ONG nationales et étrangères, chargées de la protection des espèces animales protégées et de la protection del’environnement.


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