6.198 hectares incendiés en 2005

6.198 hectares incendiés en 2005

15 December 2005

published by www.lematin.ma


Au Maroc, chaque année, une moyenne de 2.900 hectares de forêts subissent des incendies. En 2005, quelque 6.198 ha ont été incendiés avec une moyenne de 9,4 ha par incendie. On note une diminution de 20 % par rapport à l’année dernière. La région rifaine occupe la première place avec 4.190 ha en 2005, soit 67,6 % de la superficie incendiée.

Elle est suivie par la région du Nord-Ouest (786 ha, soit 12,54 % de la superficie incendiée). L’Oriental occupe la troisième place (11 %). Le Nord-Est vient en quatrième position : 3,1 %. Six provinces souffrent le plus. Il s’agit de Larache, Chefchaouen, Tanger, Nador, Tétouan et Kénitra.

Les incendies sont parmi les facteurs importants de dégradation de la forêt marocaine. Ce constat ne concerne pas que le Maroc. Il touche les pays du bassin méditerranéen qui souffrent plus du phénomène. Chaque année, entre 600.000 et un million d’hectares sont ravagés, provoquant des dommages écologiques et économiques considérables et même parfois des pertes en vies humaines.

Les causes des incendies de forêts sont souvent ignorées. Par ailleurs, dans la plupart des cas, l’intervention de l’Homme et les aléas climatiques représentent un grand danger pour ce patrimoine national. Tout le monde a accès au domaine forestier. De ce fait, une forte pression humaine y règne. Ce qui augmente les risques d’incendie.

Les populations riveraines y exercent des activités de prélèvement de bois de chauffage et de constructions, de cueillette de produits divers et de parcours. Cette pression fait augmenter le risque d’incendies, surtout durant la saison estivale où les forêts méditerranéennes deviennent extrêmement inflammables.

On ignore, par ailleurs, les origines de 50 % des incendies. 40 % sont dus à des imprudences diverses comme le brûlage des chaumes, défrichement, récolte de miel, feu de campement, jets de mégots, etc.

Par contre, si ces causes sont involontaires, les actes volontaires représentent 10 % : destruction de la forêt pour l’appropriation des terres. Une action immorale qui doit être sévèrement puni par la loi.

Le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts essaie d’intervenir pour éviter des incendies et limiter les dégâts. On mène des campagnes de sensibilisation du public aux risques d’incendies de forêts et l’on interdit des activités forestières qui font usage de feu en forêts.

La surveillance est renforcée par des guets mobiles et fixes pour détecter les alertes. Le Haut-Commissariat achète aussi du petit matériel de lutte et des produits retardants et équipe les aéroports stratégiques en infrastructures et matériels adéquats.

Les incendies de forêts causent des pertes énormes. De 1960 à 2004, 132.224 ha ont été endommagés. L’année 1983 enregistre le taux le plus élevé (11.000 ha) suivie par 2004 (8.660 ha). Il s’avère important de doubler voire tripler la capacité de reboisement. Les efforts de régénération doivent être supérieurs au rythme de dégradation. L’attention devra être portée sur les régions qui sont le plus touchées.

La forêt marocaine est menacée de disparition. Elle mérite plus d’intérêt de la part de tous les acteurs de la société.


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