Un deuxième incendie ravage la forêt de Khandak Touila à Tanger

Un deuxième incendie ravage la forêt de Khandak Touila à Tanger

16July 2005

publishedby www.lematin.ma


Protection civile, Gendarmerie et FAR interviennent contre le feu

La Protection civile de Tanger, appuyée par des interventions aériennes, lutte contre un deuxième incendie qui s’est déclaré, vendredi après-midi, dans la forêt dite Khandak Touila à Médiouna (environ 6 km de la ville de Tanger).
Le nouveau foyer, distant de plusieurs centaines de mètres de l’incendie de jeudi, a été circonscris à environ 90pc, grâce aux interventions aériennes de 5 appareils ” Truch ﻝ” de la Gendarmerie Royale et un Hercule 630 des Forces Armées Royales, apprend-on auprès des responsables des équipes d’intervention.
En raison de l’inaccessibilité du nouveau foyer d incendie, l’intervention aérienne joue un rôle déterminant pour circonscrire l’avancée des flammes qui menaçaient l’un des plus riches espaces forestiers de la région de Tanger.

Les équipes au sol, constituée d’éléments de la protection civile, de la gendarmerie royale, des forces auxiliaires, des eaux et forêts et des employés de la promotion nationale, sont toujours engagées dans l’extinction des foyers subsidiaires et des fumerons de l’incendie de jeudi. D’autres équipes se sont déployées autour des foyers accessibles du deuxième incendie.
Les mêmes sources n’ont pas été en mesure de fournir avec précision l’ampleur des dégâts des deux incendies, en raison du relief escarpé et difficile d’accès de la forêt.

Les autorités locales ont ouvert une enquête pour identifier les causes de ces incendies qui demeurent inconnues pour lemoment.

Les incendies de forêts qui viennent de défrayer la chronique posent, en termes d’urgence, la question de la gestion des forêts au Maroc. Ceci d’autant plus que, depuis longtemps, cette richesse nationale demeure mal connue. Constituée d’écosystèmes fragiles à variation écologique accentuée, la forêt au Maroc appartient au domaine privé de l’Etat, mais elle est marquée par des droits d’usage qui sont reconnus aux populations riveraines. La forêt constitue, de ce fait, un système ouvert, complexe et multifonctionnel qui présente de nombreux atouts, en rapport avec sa grande diversité biologique et le support qu’il représente pour l’agriculture.

Le Haut commissariat aux Eaux et Forêts gère neuf millions d’hectares d’espaces naturels, soit 12 % du territoire national.
Ces espaces représentent une grande partie de nos richesses naturelles et de notre biodiversité, de telle sorte que l’importance de la forêt repose sur sa valeur en tant que patrimoine. Ainsi, cette administration se situe-t-elle au cœur des politiques de gestion durable des milieux naturels et assure, dans cette optique, la mission de conservation, d’aménagement et de gestion des forêts et des milieux naturels.

Comme cela est admis par tous, en matière d’aménagement du territoire, les richesses de grand intérêt, telles l’eau et la forêt, doivent relever du niveau national en terme de stratégie de protection et de développement.
Mais, comment faire comprendre aux usagers, sur qui pèsent les difficultés du quotidien, qu’ils doivent s’intéresser à la reproduction de cette richesse alors qu’ils n’ont ni la vision ni les moyens pour appréhender cette problématique dans toute sa complexité. La prise en charge des difficultés des différents groupements humains liés à la forêt ne peut donc se faire que dans le cadre d’une solidarité nationale et internationale concertée.

La perte chaque année d’environ30 .000 ha, soit0 , 3% de l’espace forestier marocain, signifie que ces écosystèmes connaissent une dégradation inquiétante due à un dysfonctionnement de leurs mécanismes physiologiques, biologiques et sociologiques. Ces dysfonctionnements, dus à la pression démographique, au surpâturage et à l’urbanisation, ont été amplifiés par les conditions climatiques sévères qu’a connues notre pays durant les deux dernières décennies. L’état de nos forêts interpelle l’ensemble des composantes de notre société, Etat, collectivités locales, usagers, secteur privé, associations, etc.
Par ailleurs, et à l’instar de toutes les saisons estivales, la Protection civile se trouve en première ligne des organismes publics intéressés par le devenir des forêts, vu que c’est en pareilles périodes que les incendies de forêts mobilisent le plus de sapeurs-pompiers.

De façon générale, le feu menace de plus en plus les forêts marocaines, même si la superficie forestière brûlée annuellement reste relativement faible comparativement aux pays nord-méditerranéens.
Au cours de la période 1960 -1969 , la superficie moyenne parcourue par le feu n’était que de1 . 883ha/an. Elle est passée à2 . 962ha/an entre 1970 -1979 (soit une augmentation de 57 %), puis à3 . 138ha/an durant la période 1980- 1990 (soit une augmentation de6 % par rapport à la période de 1970-1979 ) pour atteindre4 . 503ha durant les cinq dernières années.
Ainsi, la moyenne annuelle des surfaces incendiées s’est-elle élevée à 2 .700ha pour la période 1960 -1995 .

La gravité des incendies de forêts varie selon les régions.
Elle est directement liée au type de végétation et notamment du sous-bois. La région rifaine est plus sensible mais la plus touchée ; elle perd environ1 . 185ha/an, soit 43 % de la superficie globale incendiée au niveau national.

La forêt en chiffres

Le domaine forestier marocain s’étend sur une superficie d’environ9 millions d’hectares, couvrant ainsi 12 % du territoire national. Les reboisements s’étendent sur530 . 000ha toutes essences et toutes vocations confondues. Les nappes alfatières couvrent une superficie de 3.186. 000hectares. Les productions sont modestes, mais diversifiées: bois d’œuvre, d’industrie, d’artisanat, d’énergie, unités fourragères et plantes aromatiques et médicinales. A ces productions, viennent s’ajouter d’autres services dont le plus fondamental est celui du maintien des sols et de la régulation des économies et des eaux particulièrement en montagne. 


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