Ecobuages et brûlages dirigés pour éviter que l’argent des contribuables ne parte en fumée

Ecobuages et brûlages dirigés pour éviter que l’argent des contribuables ne parte en fumée

17 January 2007

published by www.ariegenews.com


L’Aiguillon, France — Tous les ariégeois ont le souvenir de l’important incendie qui a marqué l’actualité fin 2006, détruisant plus de 220 hectares à 1300m d’altitude dans la région de Soulan, avec la mobilisation pendant 3 jours de 400 personnes, 20 véhicules et un poste de commandement… pour un coût total de 30 000 euros.

«30 000 euros qui partent en fumée et qui viennent grever le budget du SDIS» a précisé mardi matin le lieutenant-colonnel Marc Beaudroit, directeur des services d’incendie et de secours lors d’une conférence de presse permettant de faire le point sur les départs d’incendie que l’on recense trop souvent depuis le début de l’hiver (le dernier en date, lundi 15 janvier, a débuté avant le col de Pailhères et s’est propagé rapidement à cause d’un vent du Sud-Ouest et la nature des végétaux).

Depuis lundi l’arrêté préfectoral interdisant l’incinération des végétaux sur pied est levé et il est nécessaire de faire le point sur les problèmes du brûlage des landes, surtout à quelques jours de la fermeture de la chasse où les tentations d’écobuages sauvages risquent de se multiplier.

Traditionnellement, les feux pastoraux ou «écobuages» étaient utilisés dans le département de l’Ariège pour entretenir les pâturages d’altitude.

Aujourd’hui, la donne a changé: la forte diminution de la pression pastorale, l’augmentation des surfaces en friches et la persistance des écobuages avec des méthodes ancestrales, ne permettent plus de garantir la maîtrise efficace de ces mises à feu.

De plus, l’émergence de nouveaux risques (villages enclavés, transformation de granges en résidences secondaires, voire principales) imposent une anticipation prévisionnelle des mesures à conduire en amont de l’éclosion d’un sinistre.

En 1998 et dans une approche liée à la problématique pastorale, avait été crée une «cellule d’écobuage», pilotée par la Fédération Pastorale et les éleveurs, conscients des dangers que représentent tous les sous-bois mal entretenus (fougères, genêts, dessous de forêts en friche).

Mais l’enjeu dépasse actuellement le simple cadre du pastoralisme et dans cette optique, le SDIS de l’Ariège se porte maître d’ouvrage dans le domaine du brûlage dirigé en activant une «cellule départementale de brûlage dirigé» (dont le responsable est le lieutenant Patrick Antoniutti), la maîtrise d’œuvre étant assurée par un partenariat avec la Préfecture, la DDAF, l’ONF, le SDIS, la Gendarmerie et la Fédération Pastorale de l’Ariège.

Ce système de brûlage dirigé constitue un action raisonnée et organisée (on brûle à contrevent et on fait descendre le feu qui s’arrête sur une zone brûlée, les opérations étant encadrées par 2 personnes et 1 véhicule porteur d’eau), validée par les élus locaux (les pompiers n’interviennent pas pour les privés, c’est à la demande des maires qu’ils procèdent à ces brûlages préventifs qui sont, rappelons-le, gratuits).

Cette cellule est très active en période de sécheresse hivernale, plus de 1000 hectares ont été ainsi brûlés depuis sa création. De plus ces opérations permettent au personnel du SDIS de se former in-situ aux méthodes d’intervention face à un feu de forêt.

Enfin, cette «cellule départementale de brûlage dirigé» se tient à la disposition des maires et des propriétaires fonciers pour fournir une expertise technique préalable à la réalisation d’un écobuage.


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