La nature et les animaux eux aussi victimes des tirs de roquettes en Israël

La nature et les animaux eux aussi victimes des tirs de roquettes en Israël 

3 August 2006

published by permanent.nouvelobs.com


Foret du Mont Naftali, Israël  — Dans le nord d’Israël, les forêts et les animaux sauvages souffrent eux aussi des combats. 

Les incendies provoqués par les tirs de roquettes du Hezbollah ont déjà détruit des milliers d’hectares, et d’après des spécialistes, la nature mettra plusieurs décennies à retrouver son équilibre.

Dans la forêt du Mont Naftali, au-dessus de Kiryat Shemona, des troncs calcinés ont remplacé les arbres, des champs entiers ont été détruits et les animaux qui vivaient là ont disparu. 

De l’avis des experts, il faudra entre 50 et 60 ans pour que la nature se régénère, mais les pertes humaines -19 civils ont été tués en Israël- sont jugées plus importantes et masquent cette réalité.

“D’habitude, quand les hommes sont touchés, la nature l’est aussi”, rappelle Yossi Sarid, ancien ministre de l’Environnement. “Même si les gens sont plus importants que la nature et les animaux, les dégâts sont horribles.”

En tout, près de 7.000 hectares de forêts et de champs ont été brûlés à la suite de tirs de roquettes, selon Michael Weinberger, responsable des forêts au Fonds national juif, qui gère les forêts israéliennes. Environ un million d’arbres ont été ravagés.

Cette semaine, 300 hectares ont été détruits par un incendie provoqué par des roquettes et renforcé par des rafales de vents durant l’après-midi. Des gazelles, des chacals, des coyotes, des lapins et des serpents ont été pris au piège des flammes et sont sans doutemorts.

Les pompiers, déjà très occupés à combattre les feux déclenchés par les explosions de roquettes dans les localités, préfèrent ne pas se risquer dans les forêts. “Malgré tout le respect que je dois à la nature, je ne risquerais pas la vie de mes hommes pour ça”, explique Danny Hananiya, responsable des pompiers du nord de la Galilée qui sont intervenus 1.200 fois depuis le début des bombardements. “C’est triste à voir, mais je dois décider entre la nature et lespompiers.”

Du coup, les gardes forestiers israéliens sont souvent obligés de risquer leur vie pour surveiller les bois. Ils se dispersent par groupes de quatre dans la nature, attendant les attaques à la roquette pour intervenir au plus tôt et tenter d’éviter la naissance d’un grandincendie.

Contrairement aux soldats ou aux services médicaux, ils savent également que le plus gros du travail, la restauration de l’écosystème détruit, restera à faire après la fin des hostilités.

Il faudra replanter des parties entières de la forêt du Mont Naftali, créée de toutes pièces sur des collines encore désertes lors de la création d’Israël en 1948. “Mon père a planté cette forêt pendant quarante ans et maintenant je vais devoir le faire à mon tour”, constate Yossi Biton, employé du Fonds national juif depuis 20 ans. “C’est toute une histoire qui a été détruite en une seule heure. Comme si on avait transformé le paradis en enfer.”


 

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