Les principales causes et solutions à la déforestation

Les principales causes et solutions à la déforestation

28 March 2006

published by www.notre-planete.info


La deforestation est un phénomène puissant, qui touche toutes les forêts tropicales, en particulier en Amazonie, en Afrique équatoriale et en Asie du Sud-Est. Chaque année, ce sont plus de 10 millions d’hectares qui disparaissent. Une catastrophe pour la planète.

Selon le World Resources Institute, 80% de la couverture forestière mondiale originelle à été abattue ou dégradée, essentiellement au cours des 30 dernières années.

L’exploitation forestière est la principale cause de déboisement dans le monde. Et les ravages qu’elle produit sont énormes. Les arbres sont coupés ou brûlés infiniment plus vite que le rythme de régénération ou de replantation. Une gestion non durable et donc absurde de la ressource. Chaque année, de nombreuses forêts sont donc entièrement rasées, avec des outils et des méthodes d’une incroyable efficacité. Beaucoup d’arbres sont coupés alors qu’ils n’intéressent même pas les compagnies forestières, victimes collatérales de la ”coupe à blanc” (on coupe tout et on ne récupère que ce qui est vendable).

Les plantations de palmiers à huile ou le développement des cultures pour l’élevage industriel sont également responsables d’une bonne part de la déforestation.

 De ce point de vue, les forêts d’Amérique du Sud sont les plus touchées. De vastes zones de forêt tropicale ont été et sont régulièrement défrichées au Brésil, en Bolivie, et au Paraguay pour faire place à la production de soja d’exportation, destinée à l’alimentation du bétail (du bœuf en particulier, utilisés par les géants de l’agroalimentaire et du hamburger) ou à la canne à sucre, utilisée pour produire de l’éthanol pour les voitures. Ailleurs, ce sont les productions de sucre, de poivre, de caoutchouc, de café, de cacao, de banane, de tabac ou même de coca, qui déciment les forêts tropicales.

Beaucoup de petits agriculteurs pauvres et itinérants, comme à Madagascar, participent aussi à la déforestation : ils défrichent et brûlent la forêt pour ensemencer de petites parcelles de terres. Avec le lessivage des sols mis à nus, les récoltes ne durent que 2 ou 3 ans. Il faut alors défricher ailleurs.

L’exploitation minière de métaux et de minéraux précieux comme l’or, les diamants, le minerai de fer, l’étain, la bauxite et l’uranium, constitue aussi une cause majeure de déboisement. L’extraction du pétrole et du gaz y joue aussi un rôle puisque de vastes étendues de forêt sont régulièrement endommagées par les forages et la pose de pipelines, sans parler des fuites régulières de pétrole.

Les forêts sont sources de nourriture, de refuge, de combustibles, de vêtements et médicaments pour de nombreuses ethnies. Sans elles, ces populations perdent tout repère. La déforestation met donc en péril de nombreuses populations autochtones. Mais l’Homme n’est pas seul concerné car l’on estime à 27 000 espèces animales et végétales perdues chaque année à cause d’elle.

Et ce n’est pas tout : le climat mondial est aussi affecté par la déforestation. 40% du carbone terrestre est stocké dans la végétation et les sols des forêts. Lorsqu’ une forêt disparaît, le carbone qu’elle emmagasinait est en grande partie libéré dans l’atmosphère, augmentant l’effet de serre et le réchauffement de notre planète.

Le déboisement détruit également les sols, rendant les terres improductives, particulièrement en zones tropicales : sans couverture arborée, les sols naturellement pauvres, sont exposés au vent, au soleil, et à la pluie. Rapidement la couche arable est remplacée par une croûte dure et improductive.

En plus de protéger les sols, les forêts jouent un rôle essentiel dans le cycle de l’eau, qu’elles stockent et régulent. Sans forêts, il n’y aurait bientôt plus d’eau dans les rivières. Un phénomène déjà très perceptible dans beaucoup de pays, particulièrement en Afrique.

Des solutions pour sauver la Planète : Stopper la déforestation
Stopper la déforestation à l’échelle mondiale est un objectif parfaitement réalisable, au coût économique réduit, avec un retour sur investissement considérable à court et long terme.
De quoi, normalement, emporter la décision même d’un gestionnaire débutant…

Au Nord, au Sud
Protéger les forêts du nord suppose de réduire notre fabrication de pâte à papier à partir des arbres, en développant fortement la filière de récupération et de réutilisation des vieux papiers. Au sud, il faut améliorer les foyers utilisés par la majorité des populations, qui cuisinent au feu de bois, et utiliser des techniques rationnelles et durable pour l’exploitation des forêts.

Recyclage
Les efforts produits dans le monde dans le domaine du recyclage sont très variables : de 72% au mieux en Allemagne à moins de 30% en Chine par exemple. Les USA, plus gros utilisateur de papier dans le monde en recyclent 48%. On le voit, le potentiel d’amélioration est considérable. Surtout si chacun de nous renonce à tout ce qui est jetable : mouchoirs, serviettes en papier, etc..
Les fabricants de papier toilette sont aussi sur la sellette, en particulier le premier d’entre eux, Kimberley Clark, qui refuse d’utiliser du papier recyclé, préférant raser, année après année, des surfaces immenses de forêts boréales.

Foyers améliorés
Dans les pays pauvres et émergeants, la cuisine se fait essentiellement au feu de bois. C’est une des causes principales de destruction du couvert forestier. Dans les pays sahéliens, la recherche de bois, avec la disparition progressive des forêts devient souvent une activité épuisante pour les femmes.

La solution consiste à recourir à des foyers améliorés, qui consomment beaucoup moins de bois ou mieux, à des foyers solaires. Ces derniers, très peu chers, concentrent avec 3 feuilles d’aluminium, les rayons du soleil sur la casserole : en 3 heures maximum, tout est cuit ! Ces systèmes apportent un dividende supplémentaire : ils diminuent la dépendance énergétique des plus pauvres et réduisent leurs dépenses mensuelles pour se nourrir !

Exploitation durable
Reste la question des compagnies forestières et de leurs modes d’exploitation des ressources forestières. Ces compagnies sont, pour la plupart, issues du Nord. Elles connaissent parfaitement les méthodes, largement utilisées dans certains pays (Suède, Norvège..) et qui permettent une coupe sélective, respectueuse de la forêt. Mais les états du Sud sont souvent incapables de faire respecter, sur le terrain, les contraintes qu’ils imposent à ces compagnies. Ces dernières, quant à elles, n’hésitent jamais à recourir à la corruption pour obtenir passe-droits et immunité. Elles continuent donc de pratiquer les coupes à blanc presque partout, permettant des profits maximum à court terme, mais gâchant des quantités considérables de bois, laissant les populations locales dans le plus strict dénuement et condamnant les sols, mis à vif.

La solution passe par une mobilisation de toutes les parties prenantes de ces compagnies: législateur, actionnaires et clients. Tous ensemble, nous devons leur imposer des codes de bonne conduite et le respect des principes édictés par les labels de bonne gestion comme le Forest Stewardship Council (FSC), mis au point par le WWF.

Une gestion durable des forêts consiste à interdire la coupe des forêts anciennes, réservoir essentiel de la biodiversité, et de limiter la coupe aux arbres issus de forêts gérées à cet effet. De nombreuses études ont montré que la productivité des forêts ainsi gérées suffirait largement à couvrir l’ensemble de nos besoins (cf. Lester B. Brown in Plan B 2.0 – chap. ”Restoring the Earth”).


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