Incendie de La Coulée : un suspect en garde à vue

Incendie de La Coulée: un suspect en garde à vue

4 February 2006

published by www.info.lnc.nc


Noumea, Nouvelle Calédonie — Un homme soupçonné d’être à l’origine de l’incendie dévastateur de La Coulée est actuellement en garde à vue à la gendarmerie. Il devrait être présenté ce matin au parquet.

Un suspect est en garde à vue depuis jeudi à la gendarmerie dans le cadre de l’enquête sur l’origine de l’incendie de La Coulée qui a dévasté 4 300 hectares de forêt fin décembre. Cet homme d’un certain âge est propriétaire du terrain sur lequel est, selon toute vraisemblance, parti l’incendie. Quelques mois plus tôt, il avait déjà été à l’origine d’un premier feu mal maîtrisé. Il voulait défricher une parcelle pour planter une bananeraie, et les pompiers avaient dû intervenir car le feu d’écobuage menaçait le lotissement voisin.
Et c’est à nouveau aux abords de ce terrain que, le 23 décembre, s’amorçait le feu dévastateur. Selon divers renseignements et témoignages recueillis par les enquêteurs, tout porte à croire que cet homme est un habitué des allumages plus ou moins inconsidérés.

Dénégations

Pour autant, l’homme se défend bec et ongle d’avoir allumé lui-même le feu du 23 décembre. Il rappelle que sa propriété est régulièrement traversée par des pêcheurs, des chasseurs ou des campeurs, et que nombreux sont ceux qui sont susceptibles de faire un feu dans cette zone.
Le suspect devrait être présenté ce samedi au parquet de Nouméa qui demandera vraisemblablement l’ouverture d’une information judiciaire.
Rappelons que l’incendie, qui s’est déclenché le
23 décembre, a duré plus de quinze jours et détruit environ 4 300 hectares de forêts, allant de la rivière Blanche, passant par le pic des Buses et menaçant les monts Khogi. Cet incendie a mobilisé les pompiers du Mont-Dore, de Dumbéa, et de Païta.

Ampleur sans précédent

C’est lui qui, par son amplitude exceptionnelle a suscité l’envoi de 80 pompiers de métropole spécialisés en feux de forêt, la location en Australie et l’acheminement en avion cargo de deux hélicoptères bombardiers d’eau de grande capacité (des Bell de fabrication américaine capable de larguer 3 000 litres d’eau). C’est lui contre lequel, pour la première fois en Calédonie, des centaines de bénévoles se sont retroussés les manches à l’appel de l’organisation écologiste WWF. Et lui également qui a provoqué la première intervention importante des militaires du territoire sur ce type d’événement. Ils ont dépêché des patrouilles au sol pour surveiller l’évolution du feu, et affrété deux hélicoptères Puma pour assurer le transport des pompiers et de leur matériel sur les crêtes.
Bref, cet incendie aura eu un coût humain, écologique et financier sans précédent (probablement plusieurs centaines de millionsCFP).


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