Plus d’incendies de forêt à venir au Québec, soutient un chercheur


Plus d’incendies de forêt à venir au Québec, soutient un chercheur

 
03 May 2017

published by http://quebec.huffingtonpost.ca


Canada – Alors qu’on se souvient de l’incendie majeur qui a dévasté il y a un an les forêts des environs de Fort McMurray, en Alberta, des chercheurs québécois avertissent que le Québec n’est pas à l’abri. Un risque qui aura un impact grandissant sur la quantité de bois disponible pour l’exploitation forestière.

Avec le réchauffement climatique, la sécheresse du territoire québécois va augmenter dans les prochaines années, tout comme les incendies de forêt, a soutenu mercredi le professeur et chercheur Yves Bergeron.

L’homme est affilié au Département des sciences biologiques de l’UQAM et à l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT, et est aussi titulaire de la chaire de recherche du Canada en écologie et aménagement forestier durable. Il a présenté mercredi des résultats de recherche dans la foulée du colloque du Centre d’étude de la Forêt, qui s’est tenu plus tôt cette semaine, et au consortium de recherche Ouranos sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques.

L’augmentation des incendies de forêt est une catastrophe du point de vue économique, a ajouté le professeur Bergeron.

Il y a actuellement de 10 à 20 pour cent du bois disponible à la coupe au Québec qui brûle avant d’être recueilli, soutient-il. “C’est inquiétant aujourd’hui”.

Et cette proportion risque d’augmenter si rien n’est fait. La cible d’un pour cent de coupe provient du temps de régénération naturelle de la forêt.

M. Bergeron souligne par contre qu’il y a actuellement moins d’incendies qu’avant. Le climat s’est peut-être réchauffé, mais les précipitations ont aussi augmenté, explique le chercheur.

Cela ne sera toutefois pas toujours le cas: selon les simulations effectuées, les précipitations ne vont pas augmenter suffisamment pour compenser le réchauffement. Ce qui va créer un climat sec, beaucoup plus sensible aux incendies de forêt.

“Les feux vont devenir de plus en plus importants”, tranche M. Bergeron.

Tout le nord-ouest du Québec est très à risque, soutient le chercheur, qui souligne qu’il s’agit aussi de l’une des zones les plus exploitées par les entreprises forestières comme Produits forestiers Resolu, Chantiers Chibougameau, Barette-Chapais et bien d’autres.

“Pour compenser pour les incendies, il faudrait que la forêt pousse deux fois plus vite. C’est impossible”.

Dans le pire scénario des projections, le Québec sera à un niveau en 2100 où il y aura un pour cent de coupe et un pour cent d’arbres qui seront détruits par les incendies de forêt.

“Au niveau écologique, ce n’est pas une catastrophe, mais c’est une catastrophe au niveau économique”, avance-t-il, soulignant qu’il pourrait être difficile de maintenir les taux de coupe actuels. “Parce qu’il y aura une compétition entre ceux qui veulent avoir accès au bois et le feu, qui, malheureusement, va prendre aussi le bois”.

“Si on n’a pas les volumes, on ne peut pas créer la richesse”, dit-il, soulignant que l’industrie forestière assure 60 000 emplois au Québec et que beaucoup de petites municipalités en dépendent.

Il y a toutefois des solutions, comme la diversification des espèces.

L’épinette noire, favorite des entreprises forestières, est particulièrement sensible aux incendies. S’il y a deux incendies de suite, l’espèce ne sera peut-être pas capable de reprendre racine. D’ailleurs, pour le moment, 80 pour cent du Nord québécois est composé d’épinettes noires. Le pin gris est plus résistant, offre-t-il en guise de suggestion de reboisement.

Il suggère aussi d’augmenter les feuillus, comme le bouleau et le peuplier. Ces espèces brûlent moins, assure M. Bergeron.

Mais il faut agir de façon proactive, sans plus tarder, avertit-il, en mettant en place des stratégies d’aménagement forestier durable des forêts.

English version of the news. Note: the news has been translated by Google translator.

More forest fires to come in Quebec, says researcher

Recalling the major fire that devastated the forests around Fort McMurray, Alberta, Quebec researchers warned that Quebec is not immune. A risk that will have an increasing impact on the amount of wood available for logging.

With global warming, drought in Quebec will increase in the next few years, as well as forest fires, said Yves Bergeron, professor and researcher on Wednesday.

The man is affiliated with the Department of Biological Sciences of UQAM and the UQAT Forest Research Institute and is also Canada Research Chair in Ecology and Sustainable Forest Management. He presented research results on Wednesday in the wake of the Forest Study Center conference earlier this week and the Ouranos research consortium on regional climatology and adaptation to climate change.

The increase in forest fires is a disaster from an economic point of view, added Professor Bergeron.

There are currently 10 to 20 per cent of the wood available for cutting in Quebec that burns before being collected, he argues. “It’s worrying today.”

And this proportion is likely to increase if nothing is done. The target of one percent cutting comes from the natural regeneration time of the forest.

Mr. Bergeron points out, however, that there are fewer fires now than before. The climate may have warmed, but rainfall has also increased, says the researcher.

However, this will not always be the case: according to the simulations carried out, precipitation will not increase sufficiently to compensate for the warming. This will create a dry climate, much more sensitive to forest fires.

“The fires will become more and more important,” Mr. Bergeron said.

All of northwestern Quebec is at high risk, says the researcher, who points out that it is also one of the areas most exploited by forestry companies such as Resolu Forest Products, Chantiers Chibougameau, Barette-Chapais and many others.

“To compensate for fires, the forest would have to grow twice as fast.

In the worst-case projection scenario, Quebec will be at a level in 2100 where there will be one percent cutting and one percent of trees that will be destroyed by forest fires.

“At the ecological level, it is not a disaster, but it is a disaster on the economic level,” he said, stressing that it may be difficult to maintain current cutting rates. “Because there will be a competition between those who want to have access to wood and fire, which, unfortunately, will also take wood.”

“If we do not have the volumes, we can not create wealth,” he said, pointing out that the forest industry provides 60,000 jobs in Quebec and that many small municipalities depend on it.

There are solutions, however, such as species diversification.

Black spruce, favored by forestry companies, is particularly susceptible to fires. If there are two consecutive fires, the species may not be able to regain its root. For the moment, 80 per cent of northern Quebec is composed of black spruce. The jack pine is more resistant, it offers as suggestion of reforestation.

It also suggests increasing hardwoods, such as birch and poplar. These species burn less, says Bergeron.

But we must act proactively, without delay, he warns, putting in place strategies for sustainable forest management of forests.


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