Le pyromane de Loèche encourt quatre ans et demi de réclusion
Le pyromane de Loèche encourt quatre ans et demi de réclusion
22 September 2005
published by www.edicom.ch
Haut-Valais, Suisse — Le Ministère public du Haut-Valais a proposé un peine assortie d’un traitement en institution psychiatrique fermée – Le verdict est attendu ultérieurement
Loèche (AP) Le Ministère public du Haut-Valais a requis jeudi quatre ans et demi de réclusion contre le pyromane à l’origine de l’incendie de Loèche (VS) en août 2003. La peine réclamée contre le Haut-Valaisan de 32 ans est assortie d’un traitement en institution psychiatrique fermée. Le verdict sera rendu ultérieurement.
Le prévenu a comparu jeudi matin devant le Tribunal d’arrondissement des districts de Loèche et Rarogne occidental, plus de deux ans après avoir déclenché, en pleine canicule, l’un des plus importants incendies que la Suisse ait jamais connus. Pour mémoire, le sinistre avait ravagé quelque 450 hectares de forêt sèche et de broussailles au-dessus de Loèche.
Le responsable, un jeune vendeur domicilié dans la région, avait été arrêté un an plus tard. Il avait reconnu être à l’origine de 36 autres incendies, de moindre importance, depuis 1996. Devant le tribunal, l’accusé a réfuté en revanche avoir utilisé un quelconque produit accélérateur pour faciliter la propagation des flammes, le soir du 13 août 2003.
Motivations troubles
Ses motivations restent troubles. «Je me demande encore pourquoi j’ai fait ça», a déclaré l’accusé en larmes. Le pyromane souffre de troubles psychiques et les psychiatres ont décelé chez lui des fantasmes de puissance, mais il était conscient des conséquences de ses actes. Il éprouvait aussi une irrésistible fascination pour le feu et l’engagement des pompiers
Le procureur Martin Arnold a souligné la gravité de son crime. Les dommages se chiffrent en millions de francs, l’incendie a conduit à une catastrophe écologique et le danger que l’accusé a fait courir à la commune de Loèche était important, a relevé le magistrat. Par ailleurs, l’expertise psychiatrique n’a conclu qu’à une légère diminution de sa responsabilité.
Un homme malade
De son côté, la défense a tenté de démontrer que l’accusé n’était pas un monstre, mais un homme malade, qui a vécu une enfance difficile dans une famille d’accueil. Sans thérapie, son cas risquerait de s’aggraver, a relevé son avocat qui a demandé à la Cour de ne pas prononcer de peine trop sévère afin de ne pas décourager le jeune homme à poursuivre un traitement.
La commune de Loèche et quelques particuliers se sont portés partie civile dans cette procédure. L’incendie d’août 2003 au-dessus de Loèche s’est soldé par une facture d’environ 7,5 millions de francs. Le feu avait duré dix jours, ravageant près de 200.000 arbres qui occupaient aussi une fonction de protection contre les avalanches au-dessus du village.
