Le pyromane de la forêt de Médiouna devant la justice

Le pyromane de la forêt de Médiouna devant la justice 

24July 2005

publishedby www.lematin.ma


Pour maîtriser l’incendie, il a fallu utiliser des avions

L’auteur présumé de l’incendie qui s’est déclaré dans la forêt de Médiouna ( 6km de Tanger), a été déféré devant la cour d’appel de Tanger, a-t-on appris samedi auprès de la police judiciaire de la ville du Détroit.
Le dénommé (A.K), âgé de 17 ans, a été arrêté jeudi dernier par les services de sécurité, indique la même source, ajoutant que l’accusé a avoué avoir volontairement mis le feu dans cette forêt, qui a été le théâtre durant le mois courant de trois incendies ravageant près de sept hectares.

L’accusé, qui habite un quartier près de la forêt de Médiouna, est connu par les habitants de cette région par son comportement agressif. Deux autres personnes ont également été déférées devant le tribunal pour non dénonciation.
La police de Tanger avait ouvert une enquête pour déterminer les causes des trois incendies qui se sont déclarés les13 , 17 et 22 juillet.

Les éléments de la Protection civile, de la Gendarmerie Royale, des Forces auxiliaires et du département des eaux et forêts ont réussi vendredi matin à maîtriser l’incendie qui s’est déclaré mercredi dernier dans la forêt de Médiouna, rappelle-t-on.

Le feu avait pu être maîtrisé grâce notamment aux interventions aériennes de 5 appareils « Truch ﻝ» de la Gendarmerie Royale et un Hercule 630 des Forces Armées Royales.

En raison de l’inaccessibilité du foyer d’incendie, l’intervention aérienne constituait le moyen le plus approprié pour circonscrire l’avancée des flammes qui menaçaient l’un des plus riches espaces forestiers de la région de Tanger.
Les équipes au sol, constituée d’éléments de la Protection civile, de la Gendarmerie royale, des Forces auxiliaires, des eaux et forêts et des employés de la Promotion nationale, ont été, pour leur part, engagées dans l’extinction des foyers subsidiaires et des fumerons de l’incendie.
D’autres équipes ont été déployées autour des foyers accessibles de ce grave sinistre.

Les incendies de forêts qui viennent de défrayer la chronique posent, en termes d’urgence, la question de la gestion des forêts au Maroc.
Ceci d’autant plus que, depuis longtemps, cette richesse nationale demeure mal connue.
Constituée d’écosystèmes fragiles à variation écologique accentuée, la forêt au Maroc appartient au domaine privé de l’Etat, mais elle est marquée par des droits d’usage qui sont reconnus aux populations riveraines. La forêt constitue, de ce fait, un système ouvert, complexe et multifonctionnel qui présente de nombreux atouts, en rapport avec sa grande diversité biologique et le support qu’il représente pour l’agriculture.

Le Haut commissariat aux Eaux et Forêts gère neuf millions d’hectares d’espaces naturels, soit 12 % du territoire national.
Ces espaces représentent une grande partie de nos richesses naturelles et de notre biodiversité, de telle sorte que l’importance de la forêt repose sur sa valeur en tant que patrimoine.

Ainsi, cette administration se situe-t-elle au cœur des politiques de gestion durable des milieux naturels et assure, dans cette optique, la mission de conservation, d’aménagement et de gestion des forêts et des milieux naturels. Comme cela est admis par tous, en matière d’aménagement du territoire, les richesses de grand intérêt, telles l’eau et la forêt, doivent relever du niveau national en terme de stratégie de protection et de développement.

Mais, comment faire comprendre aux usagers, sur qui pèsent les difficultés du quotidien, qu’ils doivent s’intéresser à la reproduction de cette richesse alors qu’ils n’ont ni la vision ni les moyens pour appréhender cette problématique dans toute sa complexité. La prise en charge des difficultés des différents groupements humains liés à la forêt ne peut donc se faire que dans le cadre d’une solidarité nationale et internationale concertée.
La perte chaque année d’environ30 . 000ha, soit0 , 3% de l’espace forestier marocain, signifie que ces écosystèmes connaissent une dégradation inquiétante due à un dysfonctionnement de leurs mécanismes physiologiques, biologiques et sociologiques.

Ces dysfonctionnements, dus à la pression démographique, au surpâturage et à l’urbanisation, ont été amplifiés par les conditions climatiques sévères qu’a connues notre pays durant les deux dernières décennies. L’état de nos forêts interpelle l’ensemble des composantes de notre société, Etat, collectivités locales, usagers, secteur privé, associations, etc.

Par ailleurs, et à l’instar de toutes les saisons estivales, la Protection civile se trouve en première ligne des organismes publics intéressés par le devenir des forêts, vu que c’est en pareilles périodes que les incendies de forêts mobilisent le plus de sapeurs-pompiers.

De façon générale, le feu menace de plus en plus les forêts marocaines, même si la superficie forestière brûlée annuellement reste relativement faible comparativement aux pays nord-méditerranéens.

Au cours de la période 1960 -1969 , la superficie moyenne parcourue par le feu n’était que de1 . 883ha/an. Elle est passée à2 . 962ha/an entre 1970 – 1979 (soit une augmentation de 57 %), puis à3 . 138ha/an durant la période 1980 – 1990 (soit une augmentation de6 % par rapport à la période de 1970 -1979 ) pour atteindre4 . 503ha durant les cinq dernières années.
Ainsi, la moyenne annuelle des superficies incendiées s’est-elle élevée à2 . 700ha pour la période 1960 -1995 .

La forêt couvre 9 millions d’hectares
Le domaine forestier marocain s’étend sur une superficie d’environ9 millions d’hectares, couvrant ainsi 12 % du territoire national. Les reboisements s’étendent sur530 . 000ha toutes essences et toutes vocations confondues. Les nappes alfatières couvrent une superficie de 3.186. 000hectares.

Les productions sont modestes, mais diversifiées: bois d’œuvre, d’industrie, d’artisanat, d’énergie, unités fourragères et plantes aromatiques et médicinales. A ces productions, viennent s’ajouter d’autres services dont le plus fondamental est celui du maintien des sols et de la régulation des économies et des eaux particulièrement enmontagne.


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